Les justes de France - L'histoire d'un juste : Chanoine Marie-Amédée FOLLIET 1891-1984
Courriel envoyé le 18/01/2007 à http://www.memoire-juive.org/
http://perso.orange.fr/d-d.natanson/index.html
Un grand MERCI pour votre immense travail de reconnaissance et de mémoire. Je souhaiterais revenir sur le souvenir d'un homme qui marqua profondément mon enfance :
Il sera déclaré "JUSTE des Nations" en 1967.(dictionnaire des Justes de France p.256.)
Le corps de mon père ne sera retrouvé et identifié par ma mère que deux ans plus tard.
Le curé FOLLIET était un homme très érudit, amoureux de la Bible, des patriarches et des prophètes. Le presbytère où il logeait se trouvait provisoirement à quelques centaines de mètres de l'église des Fins en construction, en face de la caserne d'Annecy occupée par l'armée allemande. |
"Ci-contre : Belle figure que celle d'Amédée Folliet, curé de la paroisse des Fins, que la Gestapo viendra arrêter en 1944, et qui, interné à la prison départementale, rue Guillaume Fichet, participera activement aux plans et à la réussite de l'évasion de nombreux détenus politiques, le 18 août 1944." Source de la photo : Livre "La vie
quotidienne à Annecy pendant la guerre 1939-1945, chapitre "La zone libre
(juin 1940 - novembre 1942)" p. 83 |
"L'Abbé Amédée Folliet, au premier plan, curé de la paroisse des Fins, reste pour les Annéciens le bâtisseur de l'église des Fins. Pour financer (en partie) les travaux, il organise des kermesses notamment celle-ci, en septembre 1943" Source de la photo : Livre "La vie
quotidienne à Annecy pendant la guerre 1939-1945, chapitre "L'occupation
allemande (8 septembre 1943 - 19 août 1944)" p. 137 |
La Gestapo débarqua brusquement dans le presbytère durant la nuit. La maison n'était occupée alors que par le prêtre et par sa vieille cousine qui lui servait d'aide.
Contrairement à ce qui est écrit dans le dictionnaire des Justes, il ne fut pas déporté. On le conduisit d'abord sur le bateau "France", un grand bateau à aubes qui habituellement promenait les touristes sur le lac d'Annecy. |
.../... Comme il est écrit dans le dictionnaire des Justes il fit de longs séjours à l'hôpital et subit plusieurs opérations. Mais grâce à sa robustesse de montagnard sa santé s'améliora et il repris ses activités. Après la libération, commença à Annecy, comme dans beaucoup d'autres régions de France, une vaste et sanglante épuration. |
Il serait intéressant que les derniers survivants de cette douloureuse époque apportent leur témoignage. Plus de soixante ans après cette terrible tragédie ne devons-nous pas, à l'image d'Amédé Folliet, pardonner ?
Si un jour vous circulez en voiture en Haute-Savoie, sur la route d'Annecy à Genève, vous pouvez vous arrêter dans le petit cimetière d'Allonzier-la-Caille, avant de traverser le célèbre pont suspendu.
En vous renouvelant tous mes remerciements pour l'immense travail que vous accomplissez, je vous prie d'agréer l'expression de ma plus profonde considération. Bernard Terrier |
Appel à Témoins : Il serait très intéressant que des survivants qui ont vécu cette époque douloureuse, aussi bien à Annecy qu'ailleurs, apportent leur témoignages et rectifient peut-être les souvenirs d'enfance évoqués ici.
Merci d'avance de me contacter en cliquant sur mon adresse Bernard Terrier
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Information mentionnée sur le site du CRIF Conseil Représentatif des Institutions Juives de France
FOLLIET, chanoine
Marie Amédée :
Le père Marie Amédée Folliet était le curé de la paroisse de
Saint-Joseph-des-Fins à Annecy en Haute-Savoie. Il faisait également de la
résistance et, sans se soucier des graves dangers qu’il courait, venait en aide
aux Juifs, aux réfugiés et à tous les ennemis du régime nazi. Dans leur
témoignage après la guerre, deux réfugiés juifs allemands, Elisabeth et Albert
Bach, racontent comment, en automne 1942, ils s’étaient enfuis pour échapper à
la déportation et étaient arrivés à Annecy. Ils s’étaient adressés au père Marie
Amédée, qui les cacha et les nourrit pendant de nombreux jours (…) Elisabeth et
Albert soulignent encore que le prêtre professait l’amour de la Bible et des
Juifs. Il se montrait chaleureux vis-à-vis de ceux qu’il aidait si
courageusement et efficacement. Il poursuivait ses activités sans fléchir
jusqu’au jour où, comme elles avaient été découvertes, il fut arrêté. Déporté
dans un camp de concentration en Allemagne, il tomba gravement malade mais
survécut. A son retour en France, il passa de longues années à l’hôpital. Le 21
février 1967, Yad Vashem a décerné au chanoine Marie Amédée Folliet le titre de
Juste des Nations.
Dictionnaire des Justes de France, op.cit., p. 256 - 257.
Source :
http://www.crif.org/?page=sheader/detail&aid=965&artyd=5
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Marie Amédée FOLLIET
Déclaré "Juste des Nations" le 21 février 1967
Médaillé de la Résistance (décret du 31.03.47 JO du 13.07.47)
Titulaire de nombreuses décorations depuis la guerre de 14
Né le 30 mars 1891 à Abondance (74360 - Haute-Savoie)
Décédé en 1984
29 Février 2004 - Cimetière d'Allonzier-la-Caille
(Haute-Savoie 74350) Inscription sur la pierre tombale : "Chanoine Marie-Amédée FOLLIET 1891-1984 - Ordination 1923 - Cure d'Allonzier 1932 - Bâtisseur de la Basilique Saint Joseph des Fins à Annecy - Fondateur de cette paroisse 1935-1964" |
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Quelques liens
Juste parmi les nations sur Wikipédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Juste_parmi_les_nations
Mémoire Juive et Education - Ils ont sauvé des Juifs
Qu'est-ce qu'un juste parmi les nations ?
Comité français pour Yad Vashem
Les justes de France : Qui sont les Justes
Introduction au Dictionnaire des Justes de France
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Patricia Terrier | Retour à la page Témoignages 1939 - 1945 |
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